François-René de Chateaubriand est né à Saint-Malo où 2 lieux ont abrité son enfance : l'hôtel de la Gicquelais, dans l'ancienne rue des Juifs et l'hôtel de White sur la place Chateaubriand. Sa tombe, sur le Grand Bé, est la tombe individuelle (hors cimetières) la plus visitée de France ! L'hôtel d'Asfeld, quant à lui, conserve le souvenir de la mère de François-René, qui y fut emprisonnée au moment de la Révolution. Son épouse, Céleste Buisson de la Vigne, avait vécu au 1 rue de Dinan, dans un immeuble qui avait appartenu à Robert Surcouf.
C'est à Saint-Malo également que Chateaubriand s'est marié 2 fois avec Céleste : une première fois devant un prêtre royaliste dans l'hôtel Le Fer, rue des Grands Degrés, en 1792, puis plus tard devant un prêtre constitutionnel, dans la cathédrale.
Tous ces lieux sont des repères importants dans le circuit du tourisme littéraire autour de Chateaubriand. Pourtant, il manque un élément essentiel : une statue commémorative !
Il y avait bien une statue installée sur la place Chateaubriand depuis 1875, puis déplacée devant le casino, et enfin sur le fort à la Reine. Malheureusement détruite en 1942 (fondue par le régime de Vichy), elle fut remplacée par une autre statue de Chateaubriand en 1948. Celle-ci, bien abîmée, trône sans fierté devant le casino, à l'extérieur des remparts, loin du regard des touristes.
>>>>
La première statue de Chateaubriand est une oeuvre d'Aimé Millet (1819-1891). Comme beaucoup de statues en bronze, elle fut fondue sous le régime de Vichy. Il va arriver la même chose à la statue de Lebastard et à celle de Leperdit à Rennes (dont uniquement la tête fut sauvée !).
<<<<
L'actuelle statue de Chateaubriand est une oeuvre d'Armel Beaufils, un artiste breton, né à Rennes en 1882, mort à Saint-Briac en 1952.
On lui doit de nombreux monuments aux morts, comme ceux de Saint-Servan et St-Malo réunis à Rocabey où l'on peut voir la grande sensibilité de l'artiste qui sait merveilleusement bien rendre la douleur du deuil.
Aujourd'hui, la statue de Chateaubriand s'aperçoit à peine, coincée entre la rue et le parking du casino. Elle est très dégradée. Même le nom de l'auteur du Génie du Christianisme s'efface ... A ma connaissance, aucun projet de restauration ou de création d'une autre oeuvre, à un autre emplacement n'est d'actualité. Vous ne trouvez pas ça curieux ? Pourtant, le tourisme malouin profite beaucoup du patrimoine lié à Chateaubriand.
Anne-Isabelle Gendrot, février 2021
Écrire commentaire