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Après le confinement

 

Avant tout ça, nous courions tous plus ou moins après le temps. Nous le harcelions, cherchant sans cesse à démultiplier ses minutes pour pouvoir faire plus de choses. Les 24 heures d'une journée ne nous suffisaient guère. Encore heureux qu'internet était là pour gagner de précieux instants. 

 

Et puis le confinement est arrivé. Choquant, paralysant, nous laissant saisis de surprise et de crainte.

 

Et c'est le temps qui s'est mis à nous harceler, à nous torturer, ajoutant des secondes aux minutes et des minutes aux heures quand nous ne lui demandions plus. Nos journées se sont concentrées autour d'une pendule qui n'avançait plus : 8h du matin, doucement, prendre le petit déjeuner très tranquillement, pas d'urgence à se remettre à attendre ; 9h du matin, sortir maintenant ou cet après-midi pour l'heure de détente autorisée ? Faire le repassage au risque de ne plus en avoir pour demain ? 10h du matin, commencer à préparer le déjeuner ? Se lancer dans une recette complexe qui va nous prendre beaucoup de temps, et puis téléphoner à Mamie comme tous les jours pour la rassurer (et s'occuper), etc, etc. 

 

 

« Prendre le temps », en voilà une expression ! Comme si on pouvait le prendre et lui donner la forme qu'on veut, le faire se dérouler comme bon nous semble, lentement ou rapidement ? Prendre le temps comme une prise de possession de quelque chose de totalement invisible, impalpable, absolument impossible à maîtriser quoi qu'on fasse ! 

 

Cette maîtrise du temps, nous avons l'impression de la reprendre, enfin. Ce lundi 11 mai, nous serons à nouveau à peu près libres de nos mouvements. La vie va reprendre son cours ; nous allons accélérer peu à peu puis de plus en plus vite notre rythme de vie pour rattraper le temps perdu et continuer notre course folle. Mais pas tout de suite car tout n'est pas fini.

 

 

 

Nous avons été mis à genou par un virus que nous n'avons pas encore vaincu et qui n'a pas dit son dernier mot. A partir de ce lundi, notre statut change. Nous étions enfermés mais protégés ; nous voilà libres mais en danger permanent de contracter ce virus et de contaminer nos proches.

 

Le confinement avait détourné notre attention du virus vers la gestion de l'ennui. Le déconfinement nous met face à notre véritable ennemi du moment : le coronavirus.

 

Il est désormais temps de s'armer de nos masques et des gestes barrières, le combat va commencer …

 


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